Lors des 3 premières révolutions industrielles, l’ouvrier a subi les transformations de l’industrie (phénomène de déqualification du savoir-faire artisanal, perte d’emploi, guerre contre les machines…) tout en voyant des bénéfices sur le long terme pour le secteur industriel (hausse de la productivité qui engendre la baisse des coûts de production, des biens plus accessibles, création de nouveaux emplois…). Aujourd’hui, l’ouvrier, que l’on nomme dorénavant collaborateur, est en avance sur son entreprise. Il est devenu un élément moteur dans cette évolution ! En effet, l’utilisation des smartphones aux multi-usages et l’acquisition d’objets connectés ont permis à chacun d’appréhender cette transformation en avance de phase. A l’extrême limite, le collaborateur ne comprend pas que son entreprise ne soit pas “comme lui”. C’est-à-dire déjà connecté !
Une industrie 4.0 implique donc une transformation digitale englobant les technologies de l’information, les matériels et les logiciels. Dans cette dynamique, les entreprises créeront facilement cette chaîne de valeur allant de la conception à la maintenance des produits / machines, en passant par la production. En effet, cette dernière est souvent restée le parent pauvre de la transformation numérique… Aujourd’hui cela ne peut plus être le cas !
En Europe, cette industrie a commencé a être développée . En Allemagne, elle est financée et pilotée par les trois grandes fédérations professionnelles allemandes de la machine-outil (VDMA), des technologies de l’information et de la communication (BITKOM) et des industries électriques (ZVEI). Le projet “Industrie 4.0” est au cœur de la stratégie high-tech du gouvernement allemand et illustre sa volonté à maintenir le leadership de son industrie.
En France, des entreprises comme Livbag, filiale d’Autoliv, ont amorcé ce changement. Confrontés à une concurrence rude, ils ont dû revoir leurs moyens de production et s’engager dans une usine 4.0. En privilégiant le digital pour améliorer leurs flux de production et leurs contrôles visuels, ils ont divisé par 3 le temps de fabrication !
Il n’est donc pas surprenant que cette technologie intéresse les fabricants belges au plus haut point. Une étude récente de Price Waterhouse Coopers Belgium (PwC) a révélé que 83 % examinent activement comment implémenter le concept de l’industrie 4.0 dans leur activité et leur stratégie opérationnelle.