Si rien n’est fait pour limiter les émissions de CO2, 3,5 milliards de personnes pourraient sortir de la « niche climatique » dans laquelle les humains ont prospéré depuis six mille ans.
Des conditions climatiques presque invivables. Si rien n’est fait pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, un tiers de l’humanité pourrait vivre, d’ici à cinquante ans, dans des endroits aussi chauds que le Sahara aujourd’hui. Ces 3,5 milliards de personnes sortiraient alors de la « niche climatique » dans laquelle les humains ont prospéré depuis six mille ans. Voilà les conclusions d’une étude publiée dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences, qui met en lumière les risques maximaux auxquels le monde pourrait être soumis dans les prochaines décennies à moins que nous ne parvenions à inverser la tendance.
L’équipe de chercheurs chinois, américainet européens a cherché à savoir, en compilant des données climatiques, archéologiques, démographiques et agricoles, quelle est la « niche climatique » des humains, c’est-à-dire les conditions de températures ou de précipitations idéales pour leur survie et leur prospérité.
Les populations, de même que l’agriculture et l’élevage, sont aujourd’hui largement concentrées dans des bandes climatiques restreintes : la plupart vivent dans des régions tempérées, où la température annuelle moyenne se situe entre 11 °C et 15 °C, tandis qu’un plus petit nombre évolue dans des régions équatoriales ou tropicales où les températures grimpent à 20-25 °C. Malgré toutes les innovations et les migrations, cette situation n’a pas évolué depuis six mille ans, concluent les scientifiques.
« Conditions extrêmes »
Cette inertie historique contraste avec les changements brutaux que les humains devraient subir dans les cinquante prochaines années. Dans un scénario où les émissions continuent d’augmenter sans relâche, la température mondiale devrait s’élever de 3 °C d’ici à 2070 par rapport à l’ère préindustrielle, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).