Lancé après le grand scandale financier des « Panama Papers » de 2016 et déployé depuis 2017, l’échange automatique de données bancaires entre les pays soucieux de traquer l’argent de la fraude fiscale et du blanchiment d’argent issu d’autres activités criminelles (trafic de drogue, corruption, etc.) est perçu comme l’une des meilleures façons de vaincre l’opacité
Dans un communiqué diffusé par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en 2019, 97 pays s’étaient transmis des renseignements (soldes, intérêts, dividendes, produits de cession d’actifs…) au sujet de 84 millions de comptes courants ou de comptes-titres, qui totalisent 10 000 milliards d’euros d’avoirs. Parmi eux figurent de nombreux pays ou territoires connus pour leur fiscalité proche de zéro, comme les îles Caïmans ou les Bermudes, ou pour certains régimes fiscaux toujours très favorables, comme la Suisse ou le Luxembourg.
Pour l’OCDE, ces chiffres attestent d’une montée en régime de la coopération internationale, bienvenue du point de vue de la transparence fiscale et de la lutte contre les flux d’argent illicites. .
Ce système d’échange multilatéral (…) procure désormais aux pays du monde entier, y compris à de nombreux pays en développement, une mine d’informations nouvelles grâce auxquelles leurs administrations fiscales peuvent s’assurer que les comptes à l’étranger sont dûment déclarés, estime le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, cité dans le communiqué. Les pays vont pouvoir mobiliser beaucoup plus de recettes, ce qui est particulièrement important à la lumière de la crise actuelle du Covid-19, tout en se rapprochant d’un monde où les fraudeurs ne pourront plus se cacher.